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Ardeal, Le pays au-delà des forêts.
21 décembre 2011

Le même jour, Gare de Munich, Allemagne .

La gare est grande, très animée pour un jeudi soir. Tout le monde semble avoir au moins une cannette de bière à la main.

Après avoir acheté 2 pommes et quelques bananes, je perd plus d'une demi-heure à essayer d'envoyer un email par le wifi d'un Star King, évidemment sans succès.

 

23h40, départ du train de nuit pour Budapest.

J'ai décidé de faire une courte pause à Vienne ou nous arriverons à 6h55. C'est probablement la seul opportunité que j'aurais jamais de visiter cette ville à l'architecture aussi crémeuse et tape à l'œil que ses pâtisseries. Je m'y arrêterais donc pour prendre le petit déjeuner.

Je projette d'aller au KunstHistoryMuseum de 10h à 12h, voir s'il n'y a pas moyen de ramener un Klimt comme souvenir.freundinnen

Pour le moment, je monte donc dans le train couchette. Après être passé devant plusieurs compartiments remplies de jeunes touristes excités par le départ, l'air toutes plus sympathique les unes que les autres, j'arrive devant mon compartiment couchette.

Je suis accueilli par un nonagénaire tremblotant et chevrotant, déjà allongé sous les couvertures ainsi que part son fils qui bloque l'entrée du compartiment avec son bras.

Il me demande en allemand du haut de ses 1m90 et des ses 60 ans qu'est ce que je fais à attendre devant la porte de son compartiment. Je lui explique que j'y ai une couchette et désire y prendre place, « bite ». Il continu à me bloquer l'entrée et me demande mon billet pour pouvoir vérifier. Bonjour l'ambiance... Je rigole doucement et lui colle mon ticket sous les yeux. J'ai bien fait, il n'y voit pas grand chose. Il vérifie tout de même 4 fois que les numéro correspondent bien et me laisse entrer en maugréant. La, je rigole franchement.

J'ai une des couchettes du haut. Il y a déjà quelqu'un sur celle d'en face. Merde. Encore un vieux.

C'est un anglais très sympa qui va rejoindre sa fille à Budapest après avoir visité des amis à Munich.

Le train quitte la gare, un autre vieux s'installe, avec la moyenne d'âge je devrais au moins pouvoir profiter du calme.

Même pas le temps de me glisser sous les draps que c'est déjà l'extinction des feux.

Mais une demi-heure après un 6ème larron fait son entrée. Avec lui, une odeur de clopes froide envahie le compartiment comme s'il venait de se rouler sur le sol d'une vielle boite de nuit pour y éponger des flaques de bières et les restes de mégots.

J'ouvre un œil. Est-ce une hallucination du à l'heure tardive ? L'ivrogne porte un chapeau Tyrolien orné d'une croix Suisse...

Et la commence un drame auditif qui vas durer 4 heures. Il va râler, se lever, faire tomber un sac sur la gueule de mon voisin, tousser, péter et surtout suffoquer.

Je n'ai jamais entendu quelqu'un respirer de cette façon. A vous couper l'envie de fumer.

Il inspire une petite seconde, retient son souffle, puis inspire de nouveau une bref bouffé, puis retient son souffle sans jamais donner l'impression d'expirer.

C'est exactement comme cela que j'imagine les soupirs d'un Nosferatu. Toujours entrain d'aspirer la vie sans jamais la rendre.

 

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